Nour, 16 ans, étudiante à l’école Al Salam

« En 2012, quand les bombardements ont commencé à Damas, ma famille et moi-même sommes parties en pensant être de retour à notre vie normale dans les jours qui suivent. Nous avons passé 8 mois à déménager d’une banlieue à l’autre, fuyant les bombardements du gouvernement. Nous ne sommes jamais restés plus d’un mois au même endroit, donc je n’ai pas pu aller à l’école. Puis nous avons décidé de déménager au Caire, où il n’y avait pas d’école pour les réfugiés syriens. J’ai du m’inscrire à une école égyptienne; ce n’était pas facile parce que le programme, le dialecte et tout le reste était différent, surtout lorsque je suis passée en 9ème année sans avoir suivi la 8ème. Puis la situation politique en Egypte s’est détériorée et nous n’avons eu ni eau ni électricité à la maison pendant une semaine. Finalement, nous avons décidé de déménager en Turquie pour que je puisse continuer à aller à l’école. Les enfants de ma génération souffrent de ces complications scolaires; certains de mes amis ne sont pas allés à l’école depuis quatre ans, donc je réalise la chance que j’ai d’être à l’école Al Salam maintenant.

Al Salam donne bien plus qu’une éducation. Quand j’ai quitté la Syrie et que j’ai commencé à réaliser que la guerre était réelle, mes rêves se sont brisés, j’ai perdu mes amis, mon école, tout. Etudier à Al Salam m’a permis de tourner la page. Ici je rencontre plusieurs professeurs et volontaires qui m’encouragent et me montrent que je compte. L’école fait de son mieux pour nous former; elle nous apprend des choses concrètes, nous donne des compétences utiles et nous aide à penser à notre futur. Je suis pleine d’espoir maintenant, et je rêve de devenir une journaliste, et je crois que l’ambition et le désir peuvent faire des miracles et que la guerre ne nous arrêtera pas. Nous allons construire une Syrie encore plus grande que dans le passé. »