Cette semaine, on a parlé avec Mme Ghada Homad, une bénévole appréciée de la Fondation des Enfants Syriens qui a considérablement fait progresser notre programme de formation en anglais pour les adultes, aidant plusieurs réfugiés syriens à bâtir de solides bases en anglais pour étudier ou travailler internationalement. Ghada a partagé avec nous les objectifs et les succès de ce programme, donnant un aperçu des activités de la fondation au-delà de l’école Al Salam.

 

En 1990 à Montréal, Ghada a rencontré pour la première fois Mme Hazar Mahayni, la directrice actuelle de l’école Al Salam, et depuis lors, les deux sont restées des amies proches, partageant toutes ses opportunités bienveillantes. En observant les progrès des étudiants universitaires réfugiés syriens en Turquie, qu’ils soient les diplômés d’Al Salam ou des écoles publiques turques, elles ont constaté que les textes en anglais des universités posaient un défi commun. Il y avait un besoin de formation en anglais accessible parmi ces étudiants, non seulement pour leur bénéfice pendant l’université, mais aussi pour diversifier leurs études supérieures et leurs opportunités professionnelles internationales à l’avenir.

 

Lorsque Mme Hazar a proposé pour la première fois à Ghada de former ces étudiants (âgés de 17 à 45 ans) à l’anglais en ligne, c’est vrai qu’elle était hésitante. Alors qu’elle possédait de solides compétences en communication en anglais, et travaillait au Koweït comme formatrice professionnelle interne en compétences générales, Ghada avait une formation professionnelle en ingénierie et en technologie de l’information. Cela dit, bien qu’elle n’ait jamais enseigné l’anglais auparavant, Ghada était prête à faire de son mieux.

 

Actuellement, Ghada maintient deux cours intermédiaires et un cours avancé, chacune pendant une heure chaque semaine, et elle délègue les élèves de niveau débutant aux nouveaux bénévoles. En fonction de leur disponibilité variable, les assistants pédagogiques Khashayar et Zayna peuvent la rejoindre en classe. Après presque deux ans et six semestres de ce programme, Ghada a reçu des réactions extrêmement positives de la part des étudiants et elle a développé plusieurs techniques pour surmonter les difficultés de la formation en ligne.

 

Comme beaucoup de ses élèves ont une connexion Internet instable et ont du mal à garder leur caméra allumée, Ghada a partagé qu’il est parfois difficile de percevoir le niveau d’engagement de ses élèves. Pour garder les étudiants engagés et améliorer leur confort dans la dynamique interactive, elle diversifie ses méthodes, comme des concours de vocabulaire Kahoot passionnés ou la pratique de la lecture avec des corrections de prononciation en temps réel. Elle note que les étudiants sont plus engagés lorsqu’ils répondent aux questions difficiles – ils motivent l’un et l’autre et s’efforcent d’obtenir de nouvelles distinctions académiques plus élevées. Ghada se souvient fièrement ses élèves exceptionnels qui l’inspirent par leur engagement à chaque cours – Mustafa, Liath, Adiba, Omar A, Baraa et Maryam – ainsi que Omar M, un jeun programmeur autodidacte dans sa classe avancée qui apporte toujours de plaisir et d’humour à leurs leçons.

 

En ce qui concerne les ressources et le matériel que Ghada utilise pour ses cours, elle a mentionné plusieurs livres et exercices en ligne gratuits rassemblés par des universités accréditées, telles que l’Université de Victoria, qui sont accessibles et d’haute qualité éducative. Au-delà de leur heure de cours hebdomadaire, Ghada encourage ses élèves à réviser le matériel par eux-mêmes par la suite et à lui envoyer un message privé pour toute question qu’ils ont tout au long de la semaine. Surtout pour ses élèves les plus timides, ce soutien constant est essentiel pour apprendre une nouvelle langue au mieux de leurs capacités académiques et professionnelles.

 

« Je choisis très soigneusement les sujets de lecture pour ma classe avancée », a dit Ghada, « j’avais l’habitude de choisir parfois des textes médicaux ou d’ingénierie, car de nombreux étudiants sont soit des ingénieurs, soit des médecins, soit des étudiants en médecine. Mais ensuite j’ai changé ça. Je choisis des articles qui leur bénéficient tous dans la vie. Articles sur les droits de l’homme, la positivité – ces trois dernières leçons, nous lisons sur le racisme et comment le combattre. Je pense qu’il est très important qu’ils soient exposés à des sujets qu’ils n’ont peut-être pas encore connus. Cela les préparera au monde réel. [Nous discutons] de la morale, de l’honnêteté et de l’engagement. Je crois que maintenant que j’ai gagné leur confiance, je suis en mesure d’avoir une influence positive sur eux. »

 

Quant aux futurs espoirs de Ghada pour ce programme, elle souhaite que plus des volontaires engagés se joignent à l’enseignement afin que plus d’étudiants sur la longue liste d’attente puissent être inscrits, que la taille des classes puisse rester petite et efficace, et peut-être que d’horaires supplémentaires puissent être proposées pour subvenir aux besoins des étudiants avec certains circonstances contraignantes. Avec des fonds illimités, Ghada fournira des tablettes ou des ordinateurs portables personnels aux étudiants pour qu’ils participent régulièrement aux cours et utilisent le matériel autant que possible, car de nombreuses familles de la communauté doivent utiliser à tour de rôle un seul appareil. En plus de surmonter cet obstacle aux ressources, Ghada a recommandé de joindre un certificat d’achèvement à ce programme, non seulement pour encourager les étudiants, mais aussi pour reconnaître leur travail acharné et leur engagement envers la formation continue.